9 oct. 2011

Drive


Cascadeur le jour, chauffeur pour braqueurs la nuit, le très mystérieux Driver voit sa vie basculer après sa rencontre avec Irene, sa voisine. Il prend soin d'elle et de son fils pendant que son mari est en prison. A peine sorti, il se retrouve dans une embrouille... Il vient chercher de l'aide au près de son voisin. Doublé par son commanditaire et obsédé par ce qui pourrait arriver à Irene et son fils, lui qui d'habitude ne participe pas aux crimes des truands, décide de les traquer un par un...
Une rencontre à tout déclencher, celle de Nicolas Winding Refn (réalisateur de Bronson (2009), la trilogie Pusher (2006), et Valhalla Rising (2010)) et Ryan Gosling, le nouveau chouchou de tout Hollywood ! 
Une vraie révélation pour moi (et pour beaucoup d'autres).
Par où commencer... Déjà, gagner le Prix de la Mise en scène au Festival de Cannes, ça en jette ! Après avoir des critiques élogieuses, une bande-annonce efficace, des affiches superbes et une BO magnifique, ça engendre un buzz monstre. Si on rajoute à ça, ma découverte de Ryan Gosling quelques semaines auparavant avec Crazy, Stupid, Love (2011).. Vous comprenez mon excitation..
Drive (2011) en surprendra plus d'un : peu de dialogues, une réalisation minutieuse, intime et choc, un scénario qui s'emballe et prend une dimension "tarantinesque" totalement contrôlé et un casting excellent. 
Pas trop fan des longs silences de Nicolas Winding Refn (que je trouvais sans intérêts dans Bronson et justifiés mais trop importants dans Valhalla Rising), ils sont dans Drive un élément crucial et totalement en adéquation avec le personnage.. Vous allez me dire, "bah dans Valhalla Rising aussi vu que le héros est muet..". Je m'explique : le silence a un impact inestimable sur le suspense, il fait partie intégrante du personnage du Driver, c'est ce qui le rend spécialement mystérieux et surprenant. 
La réalisation est vraiment parfaite, on est loin de celle de Louis Letterier avec Le Transporteur (2002), ou même des Fast & Furious.. La voiture est utilisée comme un véritable personnage un peu comme dans Collateral (2004) de Michael Mann. On retrouve cette sensation là avec notamment la scène d'ouverture. La nuit est intelligemment utilisée ainsi que le trafic de la ville. Enorme ! 
Après la scène d'ouverture et la rencontre entre Ryan Gosling et Carey Mulligan, tout s'accélère. Un plan qui tourne mal, il s'est fait doublé, ils ont voulu le tuer... Il veut tous les abattre. C'est simple. On retrouve un Ryan Gosling en mode psychopathe qui n'hésite pas à fracasser le crâne d'un mec dans un ascenseur, "discuter" avec un marteau, bref ce genre de chose. La comparaison avec Bruce Willis dans Pulp Fiction (1994) est flatteuse. 
C'est sa grande force, passer d'un mec calme, posé, réfléchi et lucide qui réveille l'animal au fond de lui pour protéger ceux qu'il aime. 
Présenté au Festival de Cannes comme le film de Nicolas Winding Refn avec Ryan Gosling, (à juste titre) mais les journalistes ont oublié de présenter la pléiade d'excellents acteurs présents dans Drive : Carey Mulligan douce et souriante qui confirme film après film son talent, Bryan Cranston (Malcom et Breaking Bad) qui m'impressionne de plus en plus, Ron Perlman (Hellboy (2004)) franchement drôle, Albert Brooks, Christina Hendricks (Mad Men) et Oscar Isaac. Tous excellents, ils ne faut pas les oublier. 
Un film comme on voudrait voir plus souvent. Une maîtrise parfaite de tout ce qui fait un chef-d'oeuvre : mouvements de caméras, lumières, photographie, casting, bande-originale, scénario maîtrisé de bout en bout et scènes chocs. Il n'y a qu'à voir le travelling dans le garage de Shannon (Bryan Cranston), la scène du baiser, le plan dans les coulisses de la boite de nuit et bien d'autres... 
Un cocktail de scènes chocs, poignantes, violentes et réalistes, extrêmement bien réalisés.
Une réussite. Un nouveau film culte ? 
Pour moi c'est sûr !
Note : ★★★★★ 
La bande-annonce de Drive
Fab'